La société de consommation a ses limites : l’obsolescence programmée, la fast fashion et le besoin de toujours s’entourer d’objets ne sont plus à la mode. Pour réduire les déchets à la source, l’OBNL FabZone, situé dans l’ouest de l’île, propose de donner une deuxième vie aux objets ou d’en prolonger la première.
Fondé en mai 2023, le « hub artisan » est installé à la Plaza Pointe-Claire. On y trouve de nombreux outils et équipements mis à la disposition des membres, qui peuvent s’abonner pour une journée, un mois ou un semestre.
« On est partis du fait qu’il y a de plus en plus d’appartements et de résidences pour retraités dans notre quartier, explique la fondatrice et directrice de FabZone, Katy Johnston. Ce sont des gens qui n’ont pas ou plus de garage ou de sous-sol pour réaliser leurs projets personnels, et on souhaitait leur offrir cet espace pour travailler. »
En plus d’un atelier, FabZone dispose d’une pléthore d’outils et d’appareils destinés à la création et à la réparation.
Plusieurs machines à coudre règnent aussi dans l’endroit. Elles servent non seulement aux cours de couture offerts et fort prisés, mais aussi aux besoins des usagers et usagères, notamment pour réparer des vêtements qui ne finiront pas aux ordures après avoir été portés quelques fois seulement et en créer d’autres.
FabZone est aussi doté de quatre imprimantes 3D et des machines « Cricut », qui servent à réaliser des projets créatifs à l’aide de la découpe de vinyle. Des ateliers d’électronique et de menuiserie sous la supervision de bénévoles sont aussi proposés.
En fait, on offre le genre de machines que les gens veulent essayer, mais qu’ils ne veulent pas nécessairement acheter, avec tous les accessoires vendus avec, si c’est pour leur servir une ou deux fois à peine.
Et une fois par mois, l’organisme ouvre ses portes au grand public pour un atelier de réparation dans lequel, avec ses bénévoles, elle montre aux Montréalais et Montréalaises à réparer leurs objets et ainsi à étirer leur durée de vie.
Réutiliser, revaloriser
Cet état d’esprit de déconsommation et de prolongation de l’usage des objets est au cœur de la mission de FabZone. D’ailleurs, la plupart, pour ne pas dire la totalité, des meubles qui décorent l’endroit en sont à leur seconde maison.
À la réception, on a deux sofas trouvés sur Marketplace et qu’on a recouverts. Notre comptoir provient d’un commerce, et toutes nos tables et tous nos établis, nos étagères, ce sont des choses qu’on a trouvées dans des usines ou des entreprises qui fermaient leurs portes, énumère Katy Johnston.
Les dons d’articles encore utiles sont bienvenus à l’atelier, à condition que ceux-ci puissent être utilisés par les membres et les bénévoles.
Quelqu’un nous a donné un tour à bois, puis une autre fois, on a reçu un planeur, relate Katy Johnston. Mais une autre fois, quelqu’un nous a apporté 5 lb de clous de toiture… Ça, ça ne nous aide pas.
Bien qu’on souhaite éviter de devenir un centre de dons, un tri est effectué et, lorsque cela est possible, les articles inutiles, mais encore utilisables, sont envoyés vers un autre organisme. D’autres sont recyclés ou leurs pièces réutilisées.
FabZone recueille par ailleurs les résidus ou les retailles générés par certaines entreprises, qui lui servent ensuite de matière première pour les projets de ses membres.
« Nous avons récupéré de fins de rouleaux de wraps pour les voitures, illustre-t-elle. Ces retailles de vinyle pourront nous servir à faire de nombreux projets puisqu’on utilise [cette matière] en petites quantités. »
Un bon coup de pouce de PME MTL
Katy Johnston dit manquer de mots pour décrire à quel point PME MTL a été d’une aide inestimable dans la mise sur pied de son projet entrepreneurial.
Non seulement l’a-t-on guidée dans son plan d’affaires, mais l’organisme l’a soutenue dans la mise en œuvre de son projet, en l’aidant à dénicher le local idéal et en lui octroyant une aide financière de 50 000 $, le montant maximum pouvant être reçu.
L’argent obtenu a financé l’aménagement des lieux et les travaux électriques nécessaires au démarrage des activités.
Katy Johnston dit être suffisamment occupée avec FabZone et ne pas avoir l’ambition d’ouvrir un deuxième atelier ailleurs sur l’île de Montréal, mais elle se dit très ouverte à ce qu’une autre entrepreneure ou un autre entrepreneur lui emboîte le pas.
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FabZone a reçu le soutien de PME MTL Ouest-de-l’Île.